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Ana, la fille des fleurs

Une poésie écrit par Mediana Stan, ilustrée par Sebastian Ciubucă, traduit par Iulia Tudos Codreanca

Ana, fille des fleurs, 
avait des cheveux longs jusqulaux pieds
Le roi ne voulait plus rester au chaud dans son lit douillet
Il se leva et partit à cheval, dans les champs, sous la pluie 
Dans l’espoir de trouver 
quelques fleurs égarées de pissenlit 

Il trouva quelques anémones, dans un recoin ombreux
Et revint transi jusqulí  l’os, tout mouillé et très heureux.
Ses ministres se réjouirent, 
ils poussèrent son fauteuil près du feu
Et lui apportèrent sur 
un plat de la tisane chaude de sureau. 

Entre temps 
les serviteurs tressaient des mèches couleur d’or
Et les entortillaient comme 
des tiges de vigne sur des arceaux.
Ils discutaient au sujet des taches de rousseur sur le nez
Certains disant qu’elles 
sont charmantes et d’autres, une calamité.

Les yeux immenses d’Ana jetèrent des éclairs, 
elle fronça le sourcil.
Elle s’arracha de leurs mains, 
enfila toute seule son habit de brocart,
Puis elle se contempla dans le grand miroir – elle y vit 
Un marbre qui paraissait trop ciselé, 
qui paraissait sans vie…

On n’avait pas encore fini de la parer
Que le roi entra… il la regarda, envoûté…

Elle était debout sur un escabeau, droite et vaporeuse
Ainsi était-elle presque aussi grande que le roi
Sous les drapés de sa robe pointait, 
encore nu, un petit pied 
Le roi s’inclina et, sur son petit orteil, il déposa un baiser.

Les invités au mariage furent 
le Champ, les Herbes, les Baies
Et la traîne de la reine 
fut tenue par les Lièvres de Garenne.

Les témoins furent le Coquelicot et la Belladone
Qui entrèrent en portant sur 
des coussins le Soleil et la Lune. 
Sur les épaules d’Ana la dorée 
dansèrent le Vent et le Feu. 

Pour l’embrasser, vinrent les Fées 
de la Saint-Jean et le Sureau
Mais en voyant approcher l’Ortie elle eut un peu peur
Et pendant ce temps, le marié se consumait de bonheur.

Les invités leur firent tour à tour leurs vœux, 
Des vœux en veux-tu en voilí , très nombreux,
Accompagnés par des battements de tambours, 
Des c’aquements de fouet et des roulements de tonnerre.

Que Dieu vous accorde d’avoir le cœur à l’ouvrage
Que votre demeure soit belle et votre verger soit fier!
Qulil vous donne des jumeaux 
aux cheveux d’or, bien sages
Qui illuminent les courtes journées des longs hivers! 

Dans la pomme de l’oubli qu’il 
ne vous soit pas donné de mordre 
Perdez-vous et retrouvez-vous, toujours 
plus semblables l’un à l’autre
Et semblables au soleil qui nous éclaire
Sachez parler le langage des bêtes, de la nature.

Que vos esprits à tous les deux soient vieux!
Et quand vous n’aurez plus qu’une seule dent
Que vous vous voyiez toujours verts, toujours beaux
Volant avec des ailes aux couleurs chatoyantes. 

 

Que Dieu vous accorde d’avoir le cœur à l’ouvrage
Que votre demeure soit belle et votre verger soit fier!
Qulil vous donne des jumeaux 
aux cheveux d’or, bien sages
Qui illuminent les courtes journées des longs hivers! 

Dans la pomme de l’oubli qu’il 
ne vous soit pas donné de mordre 
Perdez-vous et retrouvez-vous, toujours 
plus semblables l’un à l’autre
Et semblables au soleil qui nous éclaire
Sachez parler le langage des bêtes, de la nature.

Que vos esprits à tous les deux soient vieux!
Et quand vous n’aurez plus qu’une seule dent
Que vous vous voyiez toujours verts, toujours beaux
Volant avec des ailes aux couleurs chatoyantes.